Avec l'explosion des téléphones portables à grands écrans et l'arrivée de l'iPad, de nombreux journaux ont commencé à s'adapter à ces nouveaux supports et à publier des éditions spécialement formatées.
Mais ce n'étaient encore que des versions digitales des éditions papiers. Or les utilisateurs qui ont de moins en moins de temps à consacrer à chaque source d'information veulent pouvoir accéder directement - et seulement - au contenu qui les intéresse, et au moment où ils ont le temps de lire ce contenu. C'est pourquoi de nouveaux services "read it later", comme Instapaper, sont en plein développement et pourraient bien changer la façon dont les créateurs de contenu en ligne écrivent leurs articles et la presse traditionnelle les publient.
Même si le marché de l'ebook est encore peu développé en France (cercle vicieux habituel avec internet et la technologie dans l'hexagone : au lieu de créer des conditions propices à l'expansion d'un nouveau marché i.e. une offre alléchante, des offres spéciales, du marketing, les sociétés françaises avancent à reculon vers tout ce qui est nouveau, c'est à dire peu d'offre donc peu de demande donc moins d'offre donc encore moins de demande etc.) c'est un marché en plein boom dans le reste du monde.
Comme de nombreuses nouvelles technologies, ses applications évoluent au fur et à mesure de leur adoption par le public. Ce qui avait commencé il y a 6 ans comme une version électronique du livre papier à lire sur un lecteur spécial, type Kindle d'Amazon, a évolué dans des directions inattendues qui influencent la façon même dont les livres sont écrits. Ainsi, au Japon, vous pouvez acheter un livre sur Twitter et recevoir les nouveaux paragraphes au fur et à mesure qu'ils sont écrits. Plusieurs best-sellers locaux ont été publiés de cette façon. Les auteurs se sont donc adaptés à ce nouveau procédé de publication et structurent leurs écrits en conséquence.
Avec l'arrivée des services "read it later", les journalistes et autres auteurs de contenu en ligne pourraient, eux aussi, avoir à repenser la façon dont ils structurent leurs articles.
Comment ces services marchent-ils ?
Ils vous permettent, d'un click, de sauvegarder un article qui vous intéresse dans un "classeur" en ligne pour le lire plus tard ou même le téléchargé sur votre téléphone ou iPad etc. pour le lire offline, au moment de votre choix, dans le train ou à la plage.
Cette nouvelle façon de consommer le contenu a deux conséquences pour les sites qui le produisent : 1- Les auteurs devront sans doute repenser la façon dont leurs articles sont structurés pour prendre en compte le "temps de décision" du lecteur qui va choisir si il lit l'article immédiatement ou si il le sauvegarde pour le lire plus tard 2- Les articles ainsi "exportés" sont séparés de leur contenant. C'est le même principe qu'un lecteur RSS : seulement la matière brute est extraite, pas l'encadrement publicitaire.
Voilà qui pourrait définitivement sonner le glas, non pas de la presse, mais du modèle traditionnel de la publication financée par la vente du journal et l'ajout de publicités, plus ou moins en relation avec le contenu, autour de l'article.
Bien sur, la première réaction de la presse traditionnelle française sera sans doute de rendre leurs articles non compatibles avec ces services dans un effort d'obliger le lecteur à ne lire les articles que sur leurs sites. Cependant ce serait une stratégie à très court terme de lutter contre une nouvelle façon de consommer. Après tout, le lecteur ne fera qu'aller trouver son contenu ailleurs. Le contenu doit s'adapter au médium, comme l'offre s'adapte à la demande et non pas l'inverse. C'est cependant une logique qui semble souvent échapper aux média traditionnels qui semblent penser qu'ils peuvent forcer leur audience à consommer leur contenu de la façon qui leur convient.
Un petit rappel pour tous ceux qui se plaignent qu'internet sonne la glas de leur modèle de distribution : le client a toujours raison. A vous de vous adapter et de trouver de nouveaux modèles.
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1 hour ago
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